Résumé :
|
Jean-Michel Leniaud a écrit. au sujet des architectes Duban et Caristie, qui, en 1840, refusèrent le chantier de restauration de la Madeleine : " Pour ces deux architectes en vue, la perspective de restaurer un édifice en ruine au fin fond de la Bourgogne ria rien de stimulant: beaucoup de soucis et de déplacements, peu d'honoraires en perspective et Vézelay n'est pas encore... Vézelay. Ce n'est, en effet, qu'à la suite des grandes restaurations d T.-E. Viollet-le-Duc, qui constituèrent à la fois le baptême de l'architecte et celui de la Commission des Monuments historiques. que les regards se sont portés sur la colline. Il faut néanmoins attendre le siècle suivant pour que l'abbatiale, érigée au rang de basilique, fasse l'objet d'études, qu'il s'agisse de sa nef et de son avant-nef romanes ou de son chevet gothique. Remarqué pour sa valeur archéologique. ce dernier n'a, cependant. jamais bénéficié d'une véritable analyse architecturale. La dernière monographie de l'abbatiale, réalisée par P. Salet en 1948. ne propose qu'une étude succincte des parties orientales. L'auteur sut, néanmoins, mettre en évidence les problèmes archéologiques du chevet tandis que l'analyse de la modénature et du décor sculpté le conduisit à situer sa construction entre les années 1185-1190 et 1.210. A la faveur des études récentes consacrées aux premiers monuments gothiques. cette datation semble aujourd'hui trop tardive et devrait pouvoir être ajustée au profit des années 1160-1170. Au-delà des questions de chronologie monumentale et des problèmes d'ordre archéologique, ce chevet soulève des interrogations essentielles sur les prémices de l'architecture gothique en Bourgogne, sur le rôle de Vézelay dans le développement des chevets à chapelles rayonnantes contiguës issus de Saint-Germain-des-Prés et, encore, sur l'impact d'un tel édifice sur un paysage architectural aux formes et aux techniques d'une autre inspiration et origine.
|